La cinquième édition de Rock en Seine a gagné un jour (3 au lieu de 2) !
Et si vous pensiez vous gaver de Rock le temps d'un week-end vous vous trompiez.
Rock en Seine c'est un résumé des tendances musicales actuelles, des groupes qui ont fait leurs preuves cette année ou les feront très prochainement (cf les groupes sur la scène de l'Industrie).
Presque 66 000 festivaliers sont venus découvrir l'ambiance Du Festival Parisien de Rock et de musiques actuelles par excellence.
Vendredi 24 AoûtCe sont surtout
Arcade Fire que les festivaliers sont venus applaudir. En attendant la tête d'affiche, les passionnés de musique ont pu apprécier le hip-hop indie de
M.I.A sur la scène de la Cascade ou encore l'électro sophistiqué d'
Emilie Simon avec ses multiples instruments et inventions sonores en tous genres.
2 Many DJ's prendra la suite avec ses remixes Ă©tonnants et un clin d'oeil Ă
Justice.
Sur la scène de l'Industrie
The Noisettes se font remarquer avec leur rock écorché, bien présenté et une chanteuse délurée super électrique (comme sa guitare et sa robe !)
Sur la Grande Scène, de
Mogwai Ă
The Hives en passant par
The Shins le bon rock est à l'honneur, les guitares électriques pleurent et les festivaliers s'impatientent pour accueillir le groupe canadien en vogue cette année :
Arcade Fire. Déjà venus il y a deux ans, le collectif n'a plus rien à prouver : ce sont des bêtes de scènes ! Dynamiques, extravaguants, explosifs, ils courent partout, chantent à coeur joie et se font plaisir tout en transmettant leur bonne humeur à leur public aux anges... De la qualité musicale au décor composé et réfléchi en fonction du dernier album (
Neon Bible) d'
Arcade Fire, tout est réussi ! Les festivaliers repartent le coeur en fête en direction du métro qui, ce soir, n'aura pas la couleur terne habituelle !
Samedi 25 Août
La deuxième journée du festival s'ouvre sur un mélange de rap et de hip-hop joué et chanté par des marionnettes aux allures variées :
Puppetmastaz. Un spectacle distrayant et original mais qui a tendance à lasser quelque peu tout de même. Pendant ce temps sur la scène de la Cascade ce sont les Ecossais de
The Fratellis qui enflamment le public de leur musique pop rock indie bien agencée.
Erik Truffaz présente aux non-adeptes de jazz (ou à ceux qui ne connaissaient pas encore son talent) une musique planante, riche et variée. La scène de la Cascade vibre et répercute ses ondes jazzy bien appropriées à un samedi après-midi alors que les vacances sont terminées... et que le Parc commence à se peupler.
Jarvis Cocker se montre très excentrique et communicatif sur la Grande Scène jouant de ses connaissances en français... « en anglais, nuage se dit « clou »... nous sommes au Parc sans cloud » et en effet le ciel est bleu sans nuage... faisant le clown et interpellant le public. Le concert se déroule sous le soleil et la bonne humeur, que demander de plus ?
Place Ă
CSS sur la scène de la Cascade et les filles dansent, bougent et mettent l'ambiance comme elles peuvent alors que la nuit n'est pas encore tombée et que les festivaliers ne sont et ne seront pas imbibés. A Rock en Seine la bière est à 3 euros et l'entrée de bouteilles cocktailisées n'est pas autorisée, les limites sont posées ! Marre d'être sexy (Cansei de Ser Sexy) et sa mascotte : la chanteuse (en tunique retro en velour couleurs pastels) se mouvent et proposent un rock un peu décalé, à prendre ou à laisser.
Les
Rita Mitsouko prennent le relais sur cette même scène et se défendent plutôt bien. Mêlant titres du dernier album (
Variéty) et les classiques : Marcia et compagnie, le public de Rock en Seine apprécie, danse, chante, se plait à retrouver ce groupe qui se fait quelque peu rare actuellement sur scène. Catherine s'éclate, s'égosille et s'amuse ; nous aussi !
Pendant ce temps le groupe référence rock des années 80 :
Jesus and Mary Chain (qui a largement influencé le mouvement Shoegaze fin 80) fait son show sur la Grande Scène.
Et Ă
Tool d'exploser le Parc avec son rock violent et bourrin pour les rockeux métalleux.
Sur la scène de l'Industrie nous retiendrons les nenettes de
Terry Poison (Petite Meller, Louise Kahn and Gili Saar) qui défilent en slip, se taquinent et jouent un rock un peu midinette mêlé à de l'électro et des rythmes à la
Robots in Disguise. Le groupe de Tel Aviv se démarque par son look, son style et son décalage par rapport à son pays d'origine... Belle performance !
La Ministre de la culture (Christine Albanel) aura fait son apparition et nous aura permis de constater que nous ne sommes pas très nombreux à connaître ni son nom ni sa tête...
Dimanche 26 Août
Dernière journée mais énorme coup de baguette final : la fabuleuse
Björk !
La journĂ©e passe nous proposant quelques belles dĂ©couvertes et je pense Ă
Bat For Lashes (traduire : Battre des cils). Projet qui a vu le jour grâce à la rencontre de la chanteuse
Natasha Khan avec
Devendra Banhart à Brighton. Le groupe exclusivement féminin nous envoûte de ses sonorités à la
Tori Amos, Heather Nova ou
Björk. Le look des belles, plumes et bandeaux à gogo nous plonge dans un univers indien décalé et plaisant. Elles sont calmes et talentueuses, elles rassurent et pourraient nous faire croire qu'on peut tous être aussi douées qu'elles... Merci !
Sur la même scène la belle
Kelis chante mais ne m'enchante pas.
Just Jack nous distrait avec son rap Ă la
The Street. Il sourit et communique sa bonne humeur à ses co-équipiers et aux festivaliers. Des lunettes argentées en forme d'étoile sont distribuées aux chanceux qui s'empressent de les mettre (pas trop longtemps, elles font mal...)
Craig Armstrong ou le calme avant la fĂŞte ou la tempĂŞte
Björk qu'il nous tarde de voir sur le seul festival français de l'année.
Sur la scène de l'Industrie le guitariste de
The Strokes en solo en ce moment sous le nom d'
Albert Hammond, JR (le sien !) ne se distingue pas particulièrent quant à ses prestations scéniques.
A la route du rock c'Ă©tait idem !
Sur la Grande Scène
The Horrors sont annulés et remplacés par un Patrice bis,
Kings of Leon mettent le paquet et
Faithless ne peut toujours pas dormir ( « I can't get no sleep ») et nous non plus en tout cas pas avant de voir notre Islandaise préféré sur scène !
La cerise sur le gateau arrive donc enfin : la petite islandaise à la voix inimittable, au charisme inégalable, à l'hystérie incommesurable et au talent indéniable. Le spectacle est un véritable show, les couleurs sont flashy et fantastiques.
Björk en pleine forme présente ses airs avec élégance et harmonie, elle danse, sautille telle une petite fille dans sa robe de fée, et nous charme littéralement.
Nous repartons le coeur heureux, et garderons en tête cette performance musicale et artistique pleine de goût et d'étonnement continu.
Même si le festival parisien de référence ne connaît pas encore d'ambiance exceptionnelle, les différents stands, animations (murs peints par des artistes différents tous les jours), Rock en Strophes divertissent et plaisent plus ou moins. Quelques années de plus, des tickets aux tarifs un peu moins élevés (
42 euros la journĂ©e c'est beaucoup comparĂ© Ă
28 euros aux Vieilles Charrues) et peut ĂŞtre que l'esprit rock s'installera plus facilement au Parc Saint Cloud...
En tout cas nous, on l'espère !
Marinnette
[2007-08-31] Source : le Guide des Festivals Marinnette]